Biographie / Présentation
Jean-Pierre Andrevon se devait d'être parmi nos tout premiers invités aux Aventuriales. Ami de longue date de notre Président, par ailleurs Président d'Honneur de notre association qui lui a emprunté le nom d'une de ses œuvres, il est surtout l'une des figures majeures de la Science-Fiction française. Jugez en plutôt.
Né à Jallieu, dans l’Isère (comme son illustre confrère Frédéric Dard) un 19 septembre. Enfance à la campagne, sous le signe de la guerre et de l’occupation. Etudes secondaires avortées au lycée Champollion à Grenoble. Puis travail : employé aux Ponts et Chaussés de 16 à 20 ans. Une période de latence, où Andrevon fait ses premières armes: quelques nouvelles de science-fiction inspirées par ses premières lectures - LA GUERRE DES MONDES de Wells, les volumes des deux premières collections consacrées au genre apparues en France dans les années 50 : Anticipation au Fleuve Noir, et Le Rayon Fantastique. Du dessin, et aussi des chansons, composées à la guitare dans la lignée de Brassens, Leclerc, Golmann.
Entre aux Arts Décoratifs de Grenoble en 1957. En sort nanti d’un Certificat d’Aptitude à l’Enseignement (CAFAS). Enseigne un an (au lycée Champollion !), puis c’est le service militaire en Algérie, où la guerre se termine (1963 - 64). Retour au pays, enseigne à nouveau jusqu’en 1969, date à laquelle une “compression des postes artistiques” l’oblige à devenir écrivain à temps plein.
Depuis la sortie des Arts Déco, et parallèlement à l’enseignement, Andrevon a poursuivi et développé de nombreuses activités... Journaliste (vite spécialisée dans la critique cinématographique) dans le quotidien régional LE PROGRÈS ; peinture; auteur-compositeur-interprète (finaliste en 1968 de la Fine Fleur de la chanson); cinéaste, avec la réalisation de deux courts-métrages, en 1971 (Nul n'y survivra) et 1977 (Ce jour-là). Scénariste de b-d, avec plusieurs albums publiés dans les années 80 et co-réalisés avec Pichard (éd. du Square) ou Véronik (Glénat).
Mais c’est naturellement l’écriture qui mobilise l’essentiel de ses efforts créatifs. Après des parutions dans divers fanzines, sa première nouvelle professionnelle est publiée dans le magazine FICTION en mai 1968 - signe du destin pour un écrivain qui s’est toujours voulu engagé. Le premier roman, LES HOMMES-MACHINES CONTRE GANDAHAR, chez Denoël, suit à un an d’écart. En 1988, soit près de vingt ans plus tard, ce roman est adapté à l’écran, sous la forme d’un dessin animé de long métrage, réalisé par René Laloux sur des dessins de Caza. Dés lors, Andrevon publie chaque année trois ou quatre ouvrages en moyenne (romans, recueils de nouvelles, travaux en commun), au départ essentiellement chez Denoël et au Fleuve Noir puis, chez de très nombreux autres éditeurs : J’ai Lu, Livre de Poche, Flammarion, Magnard, Nathan, Gallimard, Baleine, Le Masque. Il faut dire que l’auteur a élargi sa production, passant de la s-f au fantastique, à l’horreur, au livre pour la jeunesse, au policier...
Son activité dans la presse se poursuit et culmine dans les années 70 : articles et dessins dans CHARLIE HEBDO, CHARLIE MENSUEL, COMBAT NON-VIOLENT, critiques dans des revues b-d (CIRCUS, A SUIVRE), ou de cinéma, comme POSITIF ou L’ÉCRAN FANTASTIQUE - revue dont il a participé à la création (par Alain Schlockoff) dès 1969, et où il collabore aujourd’hui encore. Depuis novembre 2000, il assure également la critique cinéma pour l'hebdomadaire régional LES AFFICHES DE GRENOBLE ET DU DAUPHINÉ. Andrevon a également œuvré depuis son premier numéro (1971) à la rédaction de LA GUEULE OUVERTE, première revue française consacrée à l’écologie militante. Et, naturellement, il est toujours présent dans FICTION, jusqu’à la mort de la revue en 1989.
Quelques repères : Prix de la science-fiction pour la jeunesse en 1982 pour LA FÉE ET LE GÉOMETRE (Casterman). Grand Prix de la Science-fiction française en 1990 pour SUKRAN (Denoël), Prix du Roman d'Aventures pour L' ŒIL DERRIERE L'ÉPAULE (Le Masque, 2001), Prix Julia Verlanger pour LE MONDE ENFIN (2006). En 1983, un “ Livre d’Or” réunissant ses meilleurs textes est publié chez Presses Pocket. Dans la deuxième moitié des années 80, il participe à la création de deux collections de science-fiction, comme co-directeur à la Découverte, comme lecteur et illustrateur aux éditions de l’Aurore. Entre 1983 et 1989, Andrevon s'intègre aux activités du Centre de Création Littéraire de Grenoble, maison d’édition associative, où il publie nouvelles, poèmes, posters, cartes postales. Cette période marque son retour à la peinture, abandonnée depuis 1975. Deux prestations picturales : la réalisation d’une peinture murale, “ le mur des galaxies”, à la Maison d’Ailleurs, musée international de la science-fiction, sis à Yverdon (Suisse) en 1990, et une exposition à la mairie de Grenoble en 1993. Plusieurs travaux graphiques (ATTENTION SCIENCE-FICTION ou LES CHATS) sont publiés à partir de 1990 par un éditeur de Perpignan: ...car rien n’a d’importance, qui publie également, en 1994, son traité LA NÉCESSITÉ ÉCOLOGIQUE, avec le concours du Ministère de l’Environnement. Dans la lignée travaux graphiques, suivent LES ÉLÉPHANTS (ed. de Belledonne en 1998), puis HOULALA ! QU’EST-CE QUE JE TIENS CE MATIN (Ateliers du Tayrac, 2000) et AU PIED DE LA LETTRE (Langage-Tangage, 2008)
Audiovisuel. Outre GANDAHAR, l'auteur a eu, en 1983, une première œuvre adaptée à la télévision: LOURDE GUEUSE, réalisé par Jean-Luc Miesch pour une série de s-f programmé sur France 3. Dix ans plus tard, en 1994, son roman LE TRAVAIL DU FURET (Folio) est adapté, pour la télévision toujours, par Bruno Gantillon. GANDAHAR toujours: en octobre 2000, le roman est réédité pour la quatrième fois, dans la première livraison de la nouvelle collection "Folio-SF" chez Gallimard. Entre temps, plusieurs suites ont vu le jour : GANDAHAR ET L'OISEAU-MONDE, LES PORTES DE GANDAHAR, CAP SUR GANDAHAR, etc., soit six roman au total. Puis, en 2006, grâce à l’obstination de Fabrice Blin, spécialiste de Laloux, c’est la sortie d’un DVD depuis longtemps attendu. L'année précédente, son premier roman en littérature générale, GUEULE DE RAT, est publié à la Table Ronde. En novembre de la même année, il publie au Presse Universitaires de Grenoble la version définitive de ses mémoires de jeunesse : JE ME SOUVIENS DE GRENOBLE en même temps qu'est publié un autre livre de littérature générale, Toutes ces belles passantes. Puis, grâce à la rencontre d'un jeune dessinateur, Afif K., il renoue avec la bande dessinée avec un travail de longue haleine : l'adaptation, en trois albums, de son roman LE TRAVAIL DU FURET (ed. Soleil ), achevée en 2007. Depuis plus de dix ans, l’auteur s’est attaché à un travail de longue haleine : la rédaction d’un dictionnaire encyclopédique du cinéma fantastique et de s-f depuis ses origines.
En janvier 2006, il publie ce qu’il considère comme son œuvre maîtresse (sonnez trompettes) : Le Monde enfin, commencé il y a 30 ans. Mais également un ouvrage pour la jeunesse retraçant la chute du maquis du Vercors en Juillet-août 1944 : Vercors, la forteresse sacrifiée, une histoire qui le hantait depuis longtemps. En 2007, il renoue avec la chanson grâce à sa rencontre avec le musico Bruno Pochesci. Un premier CD de 15 titres, Je viens d’un pays, sort en octobre 2007, accompagné d’un recueil de textes : Cent-et-une-chansons. Deux autres suivront, en 209 et 2012, une quatrième étant en préparation pour mai 2014. En 2008, pour ses 40 ans de carrière, la revue LUNATIQUE publie un numéro qui lui est entièrement consacré. Son roman La Maison qui glissait, publié en 2010, a été réédité en poche fin 2012. Vient de publier, en novembre 2013, DEMAIN LE MONDE, un choix de 22 de ses meilleurs textes, et un dictionnaire encyclopédique du cinéma fantastique et de s-f représentant plus de 10 ans de travail, 100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction, tout en donnant des critiques cinéma à l’hebdo LES AFFICHES DE GRENOBLE.
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